Dans l’épisode précédent, nous avons vu comment va fonctionner ce classement all-time des sitcoms, avec ses critères de notation et son pourcentage de « culte ». Il est maintenant de découvrir qui ouvre notre top dix, avec les séries classées aux places 10, 9, 8 et 7.
10. SCRUBS
LES PERSONNAGES SONT-ILS ATTACHANTS ? 3/5
C’est une question que tous les scénaristes en herbe doivent se poser : comment créer des personnages attachants ? Heureusement pour vous, les créateurs de Scrubs ont planché sur le sujet pendant neuf saisons et vous ont concocté la recette magique. Commencez par donner à vos personnages des caractères bien définis, à la limite de la caricature. Faites les interagir entre eux et vous obtiendrez des scènes hilarantes qui feront de votre sitcom une très bonne série comique. Prenons l’exemple des créateurs de Scrubs. Ils ont mis en scène les tribulations d’un docteur irritable et coléreux, d’une interne qui manque totalement de confiance en elle, d’un autre interne dans la lune et d’un chef de service tyrannique. Tous ces personnages sont assurément drôles, mais pour qu’ils deviennent attachants, il a fallu ajouter l’ingrédient ultime, l’humanité. C’est en leur montrant des personnages qui leur ressemblent ou qui leur rappellent leurs proches que les téléspectateurs vont facilement s’attacher à une série. Vos protagonistes doivent donc avoir une part de faiblesse. Ils doivent douter d’eux, se questionner sur leur avenir, sur leur place dans le monde. C’est ce qu’a partiellement réussi Scrubs. Car tout aussi attachants qu’ils soient, les personnages de la série nous agacent à de nombreuses reprises. C’est J.D, narrateur et héros du show, qui symbolise le mieux ce paradoxe qui frappe quasiment tous les protagonistes du show. Le jeune interne passe son temps à se plaindre et à se victimiser tout en cherchant constamment l’approbation du docteur Cox, qui se fait un plaisir de le rabaisser dès qu’il en a l’occasion. Ce masochisme dessert la série sur la longueur, contribuant à rendre certains personnages de plus en plus antipathiques. Heureusement, cette déchéance des uns est compensée par l’excellente utilisation des personnages secondaires. Ted, le concierge ou Laverne, l’infirmière ont beau avoir un temps d’antenne famélique, ils font partie des meilleurs personnages de la série.
LA SÉRIE EST-ELLE DRÔLE ? 3/5
On l’aura compris, Scrubs est une sitcom qui nous fait rire grâce à des personnages caricaturaux, qui passent une bonne partie de leur temps à se disputer et à se lancer des méchancetés. À titre d’exemple, on ne peut que s’émerveiller devant la relation de haine qui unit le docteur Cox et le médecin-chef de l’hôpital, le docteur Kelso. Les deux hommes se détestent et pas un jour ne passe sans qu’ils ne s’échangent des bons mots, qui deviennent rapidement des répliques cultes pour les fans. Mais le comique de la série passe également par J.D. Ses nombreux monologues intérieurs donnent souvent lieu à des minis sketchs loufoques et amusants. Ses relations avec son mentor, le Docteur Cox, ou avec le concierge sont aussi une source de rire permanente pour le téléspectateur. A chaque interaction avec l’un de ces deux hommes, le gentil J.D redevient la victime de première année qui se fait bizuter. Se limiter à l’aspect humoristique de la série serait pourtant réducteur. En regardant Scrubs, vous serez tour à tour triste, joyeux ou déçu. Vous éprouverez parfois tous ces sentiments au sein d’un même épisode. Le choix de faire une sitcom dans le milieu médical n’est pas étranger à ces émotions qu’arrive à nous transmettre Scrubs. Chaque nouveau patient qui est admis à l’hôpital du Sacré-Coeur est l’occasion de raconter une histoire sur la vie, ses joies et ses déconvenues, ses échecs et ses réussites. Si la série a parfois un aspect moralisateur qui peut déranger, nul doute que les scénaristes de Scrubs ont réussi à créer une série à l’image de leurs personnages, drôle et profondément humaine.
A-T-ON ENVIE DE REVOIR LA SÉRIE ? 0,5/2
Vous l’aurez probablement compris si vous lisez nos articles dans l’ordre, mais Scrubs fait partie du bas de notre classement des meilleures sitcoms all time. Elle est drôle, sans être hilarante, ses personnages sont attachants, mais souffrent de la comparaison avec certains autres membres de ce classement. En résumé, Scrubs n’a pas le statut “culte” qu’ont d’autres sitcoms. Alors a-t-on vraiment envie de revoir une série qui compte neuf longues saisons ? Peut-être dans quelques années, lorsqu’il faudra actualiser ce classement. En attendant, on passe notre tour.
LA SÉRIE EST-ELLE MEMABLE ? 0/2
Difficile de juger le potentiel de même d’une série lorsque vous n’arrivez pas à rejoindre le seul neurchi existant. C’est pourtant ce qui nous est arrivé. Alors que nous cherchions à intégrer le groupe de memeurs de Scrubs, notre demande a mis plusieurs mois à être accepté. De la page d’accueil du neurchi, on peut tout de même tirer quelques observations :
- Avec seulement 3 700 membres en novembre 2021, il s’agit du troisième neurchi le plus petit de notre classement.
- Entre août et novembre, seul 300 nouveaux membres avaient rejoint le neurchi.
- En l’espace de ces quatre mois, seul deux memes ont été publié sur le groupe.
De toute l’évidence le groupe est en état de mort cérébral depuis plusieurs mois, ce qui est indigne d’un bon neurchi de sitcom. C’est donc un zéro pointé pour Scrubs en ce qui concerne les memes.
LA SÉRIE EST-ELLE ORIGINALE ? ET À QUEL POINT A-T-ELLE INFLUENCÉ D’AUTRES SHOWS ? 3/5
Grey’s Anatomy, Urgences, Scrubs, Docteur House, Good Doctor. Voilà pour les séries médicales les plus connues. Et nous aurions pu en citer facilement une dizaine de plus, tant le monde hospitalier fascine scénaristes et téléspectateurs. Dans ce flot de seringues, d’opérations à cœur ouvert et d’histoires d’amour entre docteurs, Scrubs réussit à être original grâce à son humour. Il s’agit d’une des rares sitcoms à prendre l’hôpital comme lieu de ses aventures… avec H. La cultissime série française avait déjà investi l’hôpital dès 1998 (Scrubs commence son aventure en 2001, un an avant la fin de H). De là à voir un lien de filiation entre les deux séries, il y a un fossé qu’on ne franchira pas. Nous serions presque plus tentés de rapprocher Scrubs de Docteur House. Cette dernière a été lancée en 2004, trois ans à peine après les débuts de Scrubs. On trouve d’ailleurs de grandes similitudes entre les personnages de Cox et de House. Les deux hommes arborent la même fausse misanthropie teintée de cynisme et d’anticonformisme.
A–T-ON ENVIE DE REGARDER LE GÉNÉRIQUE OU DE LE PASSER ? 0,5/1
Sitcom à succès des années 2000, Scrubs n’a jamais eu le générique qu’il méritait. Si sa courte durée et la musique entraînante qui l’accompagne jouent en sa faveur, le reste du générique présente assez peu d’intérêt. On y voit défiler très brièvement les personnages principaux dans une chambre d’hôpital quelconque. Autant dire qu’on aurait clairement préféré un générique à la Friends, où l’on aurait pu voir J.D et ses amis s’amuser dans l’hôpital du Sacré-Coeur. Même un générique à la How I Met Your Mother, avec des photos de la bande d’amis en action, nous aurait suffi. Et pourtant, on ne perdra pas de temps à le passer, pour la simple raison qu’il est trop court (13 secondes) pour nous ennuyer ou nous procurer du plaisir. L’indifférence règne pour ce générique qui n’aura que trop peu évolué en neuf saisons.
NIVEAU DE CULTE : 50 %
Scrubs est le symbole des séries marquantes d’une période qui sont retombées dans l’anonymat face au poids de l’âge et de la concurrence. Des personnages attachants, des sketchs drôles et une bonne dose de créativité ont fait des aventures de J.D l’une des sitcoms les plus regardée dans les années 2000. Mais alors que la série a pris fin il y a plus de dix ans, elle est l’une des grandes oubliées des classements de sitcoms, symbole d’un relatif anonymat auprès des jeunes générations. Scrubs subit de plein fouet l’abondance de nouvelles séries de qualité qui sortent chaque année. Sans le critère de l’influence, elle aurait même pu être remplacée par plusieurs mentions honorables. La série de Bill Lawrence obtient tout de même la moyenne (de justesse) et ouvre notre classement.
9. MODERN FAMILY
LES PERSONNAGES SONT-ILS ATTACHANTS ? 4/5
C’est la famille que l’on rêve tous d’avoir : un peu dingue sur les bords, mais tellement attachante. Si Modern Family n’est pas la série la plus drôle de notre classement, elle a toujours brillé par l’affection que l’on développe pour ses personnages. Et contrairement à certaines de ses concurrentes dans ce classement, les protagonistes de Modern Family brillent par leur homogénéité. Aucun d’eux ne se démarque par son apathie ou son égocentrisme ennuyeux. Pas de Ted Mosby, ou de Ross Geller ici, uniquement des Manny Delgado, des Gloria Pritchett et des Phil Dunphy, tous plus attachants et empathiques les uns des autres. Il faut dire qu’en racontant la vie de la grande famille Pritchett pendant plus de dix ans, les créateurs de la série ont eu du temps pour développer et faire évoluer leurs personnages de manière cohérente et intéressante. C’est l’une des forces de Modern Family et l’un des éléments du succès pour une sitcom. Quoi de mieux donc pour fidéliser le téléspectateur que de mettre en scène des adolescents et des enfants (Manny, Haley, Alex, Luke, etc), que l’on va voir grandir tout au long de la série. Même les adultes ont des lignes narratives tournées sur le long terme. La série débute avec l’adoption de Lily par Mitchell et Cameron tandis que Jay vient d’épouser Gloria. Un autre point fort de la série est d’avoir multiplié les protagonistes et les arcs narratifs. Cela permet d’augmenter les chances de voir le téléspectateur s’identifier à l’un des personnages. Et d’ainsi s’attacher émotionnellement à la série. Une mission réussie avec brio dans le cas de Modern Family. Que vous soyez un maniaque du contrôle de soi et des autres comme Claire ou un poète dans l’âme comme Manny, vous retrouvez forcément une part de vous dans cette série.
LA SÉRIE EST-ELLE DRÔLE ? 3/5
Comme toutes les séries de notre classement, Modern Family nous fait rire. Comment ne pas repenser avec humour à tous les jeux de mots qu’invente Phil au fil des saisons ? Ou à l’irrésistible Manny dont la maturité de quarantenaire contraste comiquement avec son physique d’adolescent en retard de croissance ? Sans être hilarante, la série nous fait régulièrement sourire. Mais ce que l’on retient surtout de Modern Family, ce sont les personnages que l’on voit se développer, grandir et évoluer sous nos yeux. On apprécie également le progressisme de la série, qui a su mettre en avant un couple gay adoptant une petite fille. Ce n’est pas une première, mais la récurrence de Mitchell et Cameron dans le show a sans doute servi à banaliser l’adoption par les couples homosexuels.
A-T-ON ENVIE DE REVOIR LA SÉRIE ? 2/2
Modern Family fait partie de ces séries dont on prend plaisir à revoir les épisodes dans le désordre, au fil des rediffusions à la télé. Il se peut ainsi que vous ayez déjà vu trois ou quatre fois le même épisode. Peu importe, vous êtes simplement heureux de revoir cette famille à laquelle vous vous êtes attachés. Un bon conseil : alors que la série s’est conclue en avril 2020, après 11 saisons et 250 épisodes, il n’est pas superflu de la relancer pour enfin découvrir les aventures de la famille Pritchett d’une traite. Et puis, qui n’a jamais eu envie de binge-watcher onze ans de production télévisuelle en trois semaines ?
LA SÉRIE EST-ELLE MEMABLE ? 0/2
Modern Family s’insère parfaitement dans la décennie 2010. Lancée en septembre 2009, elle s’est achevée après 11 ans de bons et loyaux services, en avril 2020. On aurait donc tendance à penser qu’elle est parfaitement intégrée dans la culture numérique et que les memes sur ses personnages fleurissent sur le net. Il n’en est rien. Le seul neurchi qui existe sur Modern Family ne compte que… 314 membres, ce qui en fait le plus petit groupe de memes de notre classement. Sans doute la faute à la série, trop grand public et trop familiale pour intéresser les artisans du meme qui peuplent nos réseaux sociaux.
LA SÉRIE EST-ELLE ORIGINALE ? ET À QUEL POINT A-T-ELLE INFLUENCÉ D’AUTRES SHOWS ? 1/5
Il existe un débat dans le monde des créateurs de séries télé. Qui est né en premier ? Modern Family ou Fais pas ci, fais pas ça, la célèbre série de France 2. Selon les producteurs de cette dernière, ce sont eux qui auraient eu la primeur de l’idée. Modern Family se serait donc inspiré d’une série française avant de devenir elle-même une un poids lourd dans le monde des sitcoms ? Cocorico ! Chauvinisme à part, Modern Family n’est pas particulièrement original (les séries qui racontent les aventures d’une famille quelconque sont légion) et son influence est pour le moment limitée. Mais nous ne doutons pas qu’après avoir connu un tel succès, sa recette ne devrait pas tarder à être adoptée par d’autres sitcoms.
A-T-ON ENVIE DE REGARDER LE GÉNÉRIQUE OU DE LE PASSER ? 0,5/1
Une chose est certaine. La question de savoir si l’on regarde ou pas le générique de Modern Family ne se pose pas. Il est bien trop court pour qu’on ait le temps de le passer. Dix petites secondes où l’on voit apparaître les trois branches de la famille avant de reprendre l’épisode. Et pourtant, ce générique, bien que très simple en apparence, présente une particularité que peu de séries de notre classement possède. Il joue sur l’évolution des personnages en se modifiant légèrement à chaque saison. Les plans restent les mêmes, mais sont réactualisés chaque année pour que l’on voie les personnages grandir et vieillir. Allez donc faire un tour sur Youtube pour voir la compilation des onze génériques qu’a connus la série et découvrez en accéléré la transformation physique de Luke, Manny ou Lily.
NIVEAU DE CULTE : 52,5 %
Modern Family est rempli de contradictions. Tout le monde connaît cette sitcom, et pourtant, aussi populaire qu’elle soit, elle ne compte pas vraiment de fans (comme le souligne l’absence d’un neurchi digne de ce nom). Beaucoup de personnes ont déjà vu trois ou quatre fois certains épisodes, mais ce n’est pas une série culte dont on retient des répliques ou des scènes particulières. Ses personnages comptent parmi les plus attachants des séries comiques. Ils sont progressistes, sympathiques et émouvants. Pourtant, au moment d’établir la liste des personnages de sitcoms les plus drôles, ce ne sont pas les protagonistes de Modern Family qui nous viennent en tête les premiers. En bref, Une famille moderne (en québécois) occupe dans notre classement la place de la série familiale, que l’on regarde avec ses parents ou ses frères et sœurs quand elle passe à la télé. Trop populaire pour être la cible des memes, pas assez drôle pour concurrencer les cadors de notre classement, Modern Family se classe neuvième avec un niveau de culte de 52,5 %.
8. COMMUNITY
LES PERSONNAGES SONT-ILS ATTACHANTS ? 2/5
Disons le d’emblée, l’affection que l’on porte aux protagonistes de Community n’est pas sa meilleure publicité. Entre un héros égocentrique, menteur et manipulateur (Jeff), des personnages principaux racistes (Pierce), bigot (Shirley) ou complètement lobotomisé par le militantisme qu’il pratique (Britta), difficile de s’attacher aux personnages de Community. Fort heureusement, il existe Abed. Abed est doux, intelligent et gentil. Il ne maîtrise pas toutes les conventions sociales, mais c’est ce qui fait son charme. On a envie de devenir son ami, de le prendre sous son aile pour le protéger des vicissitudes de la vie. C’est d’ailleurs le chemin que va prendre Jeff. Après nous avoir montré le visage d’un homme prétentieux et égoïste, le beau gosse de la bande va peu à peu évoluer pour devenir un l’ami et le protecteur d’Abed. Mais comme le dit l’adage : chassez le naturel et il reviendra vite au galop. Certes, nos personnages principaux évoluent. Abed sort peu à peu de son mutisme et se met en colocation avec Troy. Mais les deux restent d’éternels adolescents qu’on a du mal à voir passer l’âge adulte. Jeff a beau essayer de devenir meilleur, sa nature profonde est celle d’un égoïste, d’un beau parleur qui manipule les autres à ses fins. Non, décidément, on a bien du mal à s’attacher et à éprouver de l’affection pour les héros de Community.
LA SÉRIE EST-ELLE DRÔLE ? 4/5
C’est bien simple, il s’agit d’une des séries les plus drôles de notre classement. Comme The Big Bang Theory, l’humour de Community repose sur de très nombreuses références (souvent parodiques) à la pop culture et notamment à des films, des séries et des genres cinématographiques. Quiconque a déjà regardé cette série se souvient avec émotion des épisodes paintball ou des parodies de la Guerre des mondes ou du Parrain. Les personnages aussi participent au ressort comique de la série. Pierce et Ben Chang ont beau être détestables, Community aurait été beaucoup moins drôle sans eux. Au final, s’il ne fallait noter que les trois premières saisons de Community, le show aurait sans doute obtenu la note de 6/5. Le problème, c’est que des saisons, il y en a eu 6. Trois de trop donc. La faute au départ de plusieurs acteurs principaux au fil des saisons, dont celui de Chevy Chase (Pierce Hawtorne) à la fin de la saison 3, ce qui marqua le début du déclin de Community. Si on devait être objectif, on noterait cette série 2,5/5, mais Community atteint une telle qualité dans les trois premières saisons qu’elle mérite amplement ce 4.
A-T-ON ENVIE DE REVOIR LA SÉRIE ? 1/2
Nous sommes là face à un dilemme d’une grande importance. À-t-on envie de revoir Community et ses trois saisons de trop ou fait-on l’impasse sur un revisionnage, au risque de passer à côté d’une des séries qui maîtrisent le mieux le métahumour (l’humour sur l’humour). Le conseil du chef : soit vous ne regardez que les trois premières saisons du show, soit vous picorez des épisodes par ci par là, mais en aucun cas vous ne vous privez de revoir Community.
LA SÉRIE EST-ELLE MEMABLE ? 0,5/2
C’est l’une des séries les moins connues de notre classement. Community n’a jamais été diffusée à des heures décentes en France, et souffre donc d’un manque de reconnaissance du public français. Cela n’empêche pas le show d’avoir son propre neurchi. Certes, il s’agit d’un petit groupe de 4 500 membres, mais il a le mérite d’exister. On regrettera tout de même que ses membres préfèrent faire des sondages pour décider de leur personnage ou épisodes préférés plutôt que de faire des memes.
LA SÉRIE EST-ELLE ORIGINALE ? ET À QUEL POINT A-T-ELLE INFLUENCÉ D’AUTRES SHOWS ? 4/5
Difficile de juger l’originalité de Community, tant cette série est paradoxale. Certains seraient sûrement tentés de décrédibiliser l’originalité de Community en arguant que la série se repose beaucoup trop sur les parodies et les références au cinéma ou aux séries. Mais ce serait réduire le génie de Dan Harmon, le créateur de la série et papa d’une autre pépite, Rick and Morty. Un homme qui a la créativité et le courage de produire un épisode complet en 8-bits ne peut être qu’original. Après tout, les shows qui construisent leur histoire autour d’un groupe d’études d’une université communautaire ne courent pas les rues. Cerise sur le gâteau, Community est également l’une des seules sitcoms à faire du métahumour, et on la remercie pour ça. Tellement originale, que personne n’a encore essayé de la copier.
A-T-ON ENVIE DE REGARDER LE GÉNÉRIQUE OU DE LE PASSER ? 0/1
On continue dans l’originalité avec le générique de Community. Pas d’images des personnages principaux issus des épisodes, mais un célèbre jeu de pliage de papier pour annoncer le nom des acteurs. Si on peut souligner la créativité de ce générique, ce n’est pas le plus réussi même s’il se rattrape bien grâce à une musique entraînante qui rentre facilement en tête. Honnêtement, et même s’il est court, nous n’avons pas très envie de regarder cette introduction à chaque fois que l’on voudra regarder un épisode de Community. En revanche, on ne raterait pour rien au monde les scènes post-générique final de Troy et Abed : « Troy et Abed in the mooooorning ! ».
NIVEAU DE CULTE : 57,5 %
Community fut une fulgurance pour beaucoup de monde. Un éclair de génie dans un monde des sitcoms trop souvent formatés sur les modèles de Friends et The Office. À l’orée de la décennie 2000, un ambitieux showrunner décide de créer une série autour d’une bande d’étudiants dans une université communautaire. Très vite, les élèves deviennent amis et fondent un groupe d’études, qui sera le point de départ de toutes leurs aventures. A travers les cours, les projets de groupe et les révisions, les scénaristes de la série imaginent toute une série de parodie des films et séries les plus célèbres. Toutes les œuvres cinématographiques et télévisuelles cultes y passent : Le Parrain, New-York Police Criminelle, La Guerre des Mondes, Le Seigneur des Anneaux, etc. Pendant trois saisons merveilleuses, l’humour se mêle à l’originalité dans un joyeux mélange de parodies, d’épisodes spéciaux et de métahumour. C’est bien simple, vous ne savez jamais sur quoi vous allez tomber au prochain épisode de Community. Mais comme toutes les sitcoms qui se respectent, Community a connu ses saisons de trop, et la dualité entre le très bon des trois premières saisons et le franchement ennuyant des trois dernières nous laisse un goût amer. Au final, Community obtient un niveau de culte de 57,5 % et talonne de près l’une des séries les plus populaires de notre classement.
7. HOW I MET YOUR MOTHER
LES PERSONNAGES SONT-ILS ATTACHANTS ? 2,5/5
Tous les fans de How I Met Your Mother (HIMYM) vous le diront. Le plus gros problème de cette fabuleuse série est le fait que son narrateur, son personnage principal, le fameux Ted Mosby, n’est absolument pas attachant. Il est enfin de temps de se l’avouer à nous-même : Ted Mosby est un looser pathétique, un attardé des relations amoureuses dont le rôle dans la série se limite à se plaindre constamment de ses échecs amoureux (comme s’il n’avait pas sa part de responsabilité). Au milieu de cet océan de nullité dans lequel vogue Ted, la bouée de sauvetage est incarnée par les autres personnages. Robin se révèle attachante et plus profonde qu’il n’y paraît sous ses dehors bourrus de Canadienne. Derrière le couple fusionnel niais de Marshall et Lily se cachent deux personnes aussi drôles qu’attachantes. Mais le véritable héros de la série n’est nul autre que Barney Stinson. Le séducteur invétéré a l’évolution la plus importante du show, passant de ce Don Juan sans cœur, ni moralité à un homme fragile qui découvre enfin l’amour avec Robin.
LA SÉRIE EST-ELLE DRÔLE ? 4/5
Si les fans malhonnêtes de Friends ne jurent que par Phoebe, Chandler et Joey, la critique objective représentée par votre fidèle auteur est obligé de rétablir la vérité. La bande de HIMYM est plus drôle que n’importe quel sketch de Friends. Qu’il s’agisse de voir Barney charmer une inconnue, du bro code ou de la jeunesse canadienne de Robin, les créateurs de HIMYM nous ont plus fait rire sur leurs deux premières saisons que Marta Kauffman et David Crane en 236 épisodes de Friends. Mention spéciale à Barney Stinson, sans qui HIMYM ne serait pas aussi bien noté dans notre classement. On regrettera tout de même un peu les dernières saisons, où l’humour est délaissé au profit de la maturité de certains personnages.
A-T-ON ENVIE DE REVOIR LA SÉRIE ? 2/2
Neuf saisons, c’est long. Pourtant, la série se revisionne assez facilement. Il faut dire qu’avec 208 épisodes au compteur, on ne se rappelle pas toujours du début de la série une fois celle-ci conclue. Un petit conseil de revisionnage : dès que l’on a appris comment Ted a rencontré sa femme – à l’issue des 208 épisodes donc -, on relance la série et on se revoit avec plaisir l’épisode du cor de chasse bleu.
LA SÉRIE EST-ELLE MEMABLE ? 2/2
Diffusé de 2006 à 2014, bien avant l’explosion des mêmes, HIMYM a trouvé son public chez les millenials (adolescents au moment de sa diffusion). Elle a donc totalement pris le virage du numérique et de la culture meme. Son neurchi principal compte 24 000 membres, ce qui en fait un plus gros neurchi que celui de Friends (19 000 membres). 5 000 personnes préfèrent faire des memes sur Ted Mosby plutôt que sur Ross Geller. Si ce n’est pas l’ultime preuve que l’une est plus drôle que l’autre. Il faut dire que le potentiel de meme de la série a toujours été prometteur, bien aidé par les répliques de Barney et de son bro code.
LA SÉRIE EST-ELLE ORIGINALE ? ET À QUEL POINT A-T-ELLE INFLUENCÉ D’AUTRES SHOWS ? 0,5/5
Plusieurs séries ressemblent à HIMYM, mais aucune ne peut se réclamer clairement de son inspiration pour la simple et bonne raison que HIMYM elle-même est l’enfant de Friends. Si l’originalité n’est donc pas au rendez-vous – on ne compte plus le nombre de séries qui racontent les aventures d’une bande de copains dans une mégalopole américaine -, il faut tout de même admettre que HIMYM remplit à la perfection son cahier des charges, au point de devenir mieux que son inspiration originale (selon votre dévoué et objectif auteur). À noter qu’un spin-off intitulé How I Met Your Dad est en chantier depuis 2014. Après avoir été refusé deux fois par la Fox, le projet devrait enfin voir le jour sur Hulu.
A-T-ON ENVIE DE REGARDER LE GÉNÉRIQUE OU DE LE PASSER ? 1/1
Une musique entraînante que l’on peut chanter à tue-tête et quelques photos souvenirs de la bande de copains qui nous fait tant rire dans la série : voilà, ni plus ni moins, les ingrédients d’un court, mais très réussi générique de série. Du genre que l’on regarde jusqu’au bout sans jamais se lasser.
NIVEAU DE CULTE : 60 %
Commençons par l’évidence, HIMYM est une série culte des années 2000. En 2004, des milliers de fans se sont retrouvés orphelins de leur show préféré après l’arrêt de Friends. Les plus intelligents ont essayé HIMYM, lancé en 2006, et ont trouvé leur nouveau divertissement télévisuel préféré. Les plus bornés se sont contenté de pleurer la fin des aventures de Joey, Phoebe et Rachel sans chercher d’alternatives à leur dépendance. Alors oui, HIMYM est indissociable de Friends. Leurs ressemblances sont trop importantes, la filiation de l’une à l’autre est trop évidente et on ne peut juger HIMYM sans la comparer à son glorieux ancêtre. Quoiqu’il en soit, toutes les personnes ayant vu les aventures de Ted, Robin, Marshall, Lily et Barney gardent des souvenirs mémorables de cette série. Cela suffit à décrocher la moyenne, mais pas à se classer devant Friends, une preuve s’il en fallait que le classement de votre humble auteur est le plus juste possible.